CRÈCHE GABRIELLE PETIT
Programme
Equipement
Maître d'ouvrage
Ville de Bruxelles
Localisation
1, Avenue Impératrice Charlotte – 1020 Bruxelles
Surface
720 m²
Budget
1,500 M € HTVA
PEB
Basse Energie
Date de conception
Janvier 1999
Date de réalisation
Juin 2001
Statut
Terminé
Crédits images
R²D²
SergeBrison.com
Ce projet est né de la volonté de la Ville de Bruxelles de mener une expérience pilote en matière de construction à haute qualité environnementale à l’occasion de la construction d’une nouvelle crèche publique sur son territoire ; un des premiers bâtiments publics construit en éco-construction suivant les notions de développement durable. La conception du bâtiment a été menée avec l’accompagnement d’un comité d’experts nommés par la Ville ; l’adéquation de chaque solution proposée a été jaugée par ces experts en leur matière, arbitrée par le Maître de l’Ouvrage et orchestrée par l’architecte. Ce bâtiment est donc le résultat de ces nombreux défis relevés avec la volonté de tous les intervenants de mener à bien sa réalisation en respectant les objectifs définis par le maître de l’ouvrage.

Deux axes de réflexion ont guidé l’approche écologique du projet.
D’une part, la nécessité d’une approche globale prenant en compte la relation physique du bâtiment avec son environnement : démarche d’intégration de la future crèche dans son contexte de proximité, analyse des contraintes (circulations, orientation, climat, transports, services, …), réduction des nuisances immédiates (bruits extérieurs, pollution de l’air, odeurs, …), recherche de solutions adaptées pour l’amélioration de la qualité de l’aménagement.
Et d’autre part, l’intégration des critères écologiques dans le processus de programmation, de construction et d’aménagement : économie et gestion des ressources naturelles (matières premières, …), réduction des pollutions de l’air, de l’eau, des sols, utilisation d’éco-matériaux (tant par leur production que leur utilisation), limitation de la production des déchets ultimes : en utilisant des « écoproduits » et en favorisant le recyclage des matériaux de construction et de destruction (analyse des différentes étapes de cycle de vie des produits), amélioration de la qualité de vie des occupants : confort hygrométrique, acoustique, visuel et santé (qualité de l’air et de l’eau, conditions sanitaires).

A l’opposé d’une architecture–objet, composer avec la topographie du terrain est un premier pas vers l’intégration environnementale en jouant de l’économie et de la gestion des ressources naturelles. Limiter les surfaces de déperdition, en multipliant les surfaces en contact avec les terres, améliore la performance énergétique de l’enveloppe. Les autres principes du bio-climatisme à ce propos nous enseignent les économies d’énergies par un travail en plan sur l’orientation, la lumière et les systèmes d’occultation du bâtiment. 

La dénivellation du terrain aussi bien que la volonté de s’y intégrer appelle à une interpénétration de la nature et du construit – dalles et toitures se fondent au relief du terrain - de sorte que la toiture verte horizontale crée une prolongation de la partie haute du terrain. La forme de cette toiture et ses ouvertures agissent comme un soulèvement du terrain pour laisser apparaître les volumes de la crèche proprement dite. A l’intérieur les espaces sont libres sous cette grande « couverture verte» flottante.

En façade nord, l’espace tampon en contact partiel avec les terres abrite les espaces techniques desservis par une entrée et un couloir séparé. Au cœur de la crèche, un large espace de circulation et d’accueil ouvert sur les deux niveaux du bâtiment sépare cette zone technique des locaux de vie des petits. Plutôt qu’un simple couloir, cet espace participe réellement à la vie de la crèche grâce à sa transparence et à ces quelques fonctions annexes aux espaces de vie qu’il regroupe (casiers, change, petits jeux,…). En façade sud, et donc tout le long de ce « hall » d’accueil, les espaces des trois sections d’enfants sont « saisonniers » ; c’est à dire que leur consommation d’énergie, en termes de confort thermique, est liée aux techniques bio-climatiques passives complétées par des systèmes traditionnels de production et de régulation de chaleur. Les sections de la crèche sont en effet quasi totalement vitrées non seulement vers l’extérieur mais aussi entre elles et vers les autres fonctions de la crèche. Un large pare-soleil filtre les apports solaires sur l’ensemble vitré de la façade sud et surplombe, tout en les délimitant, les zones extérieures accessibles à partir des sections et de l’espace de psychomotricité. Enfin, un dortoir complète l’installation de chacune des trois sections ; ils se matérialisent sous la forme d’une « petite maison » pour les plus petits, d’une « grotte » pour les moyens et d’un « tapis volant » pour les plus grands.